#34 – La 4ème vague de féminisme, on en fait partie !

Bonjour à tous et bienvenue dans LYSI Boost, le podcast qui est là pour aider les femmes à se construire une vie professionnelle sur mesure, à oser entreprendre et à devenir de meilleures entrepreneuses.

Je suis Aurore DIRUIT, coach en entrepreneuriat féminin et je suis ravie de vous accueillir dans cet épisode où je vais vous parler de la 4ème vague de féminisme parce qu’on en fait partie !

J’ai longtemps dit que je n’étais pas féministe parce que je ne suis pas une militante dans l’âme, je ne suis pas du genre à descendre dans la rue avec des pancartes, à clamer mes revendications. Attention je ne juge pas les personnes qui le font, pas du tout. Je dis juste que je ne suis pas comme ça, que ce n’est pas mon truc en fait. Mais comme je ne suis pas militante, je me disais pas féministe parce que je ne vais au combat, je ne vais pas au front. Et puis je ne suis pas trop “étiquette” non plus, j’aime pas trop ce jugement qui classe la personne dans une catégorie. Féministe/pas féministe. Et puis je voyais aussi le féministe, comme une lutte contre les hommes, et ça ne me plaisait pas trop non plus.

Bref, j’étais pleine d’idées reçues et je me suis rendue compte qu’en disant que je n’étais pas féministe, je me trompais totalement. Parce qu’en fait, le féminisme, il a beaucoup évolué en un siècle. Aujourd’hui, le féminisme n’a plus du tout la même forme qu’il pouvait avoir dans les années 60 par exemple.

Alors si je vous fais rapidement un petit balayage sur l’évolution du féminisme. On parle aujourd’hui de 4 vagues de féminismes, qui sont définies historiquement par de nouvelles revendications. Je vous explique tout ça.

Pendant la 1ère vague qui s’étale de 1850 à 1945 en Europe et aux Etats-Unis, les femmes se sont battues pour être l’égale des hommes autour de la question des droits civils et civiques. Les femmes voulaient obtenir le droit de vote, elles voulaient prendre cette place là dans la société. Il y a des mouvements féministes qui ont marqué un peu plus les esprits dans cette 1ère vague, je pense par exemple aux Suffragettes en Grande Bretagne, à Marguerite Durand et Madeleine Pelletier en France. Dans cette 1ère vague, c’était principalement le droit de vote et les droits fondamentaux de la femme qui étaient revendiqués.

Ensuite la 2ème vague de féminisme a émergé dans les années 60, avec de nouvelles revendications, comme la liberté, l’égalité professionnelle, la sexualité, la place de la femme dans la famille et la reconnaissance du travail domestique, mais aussi des sujets plus douloureux comme la dénonciation des violences conjugales et du viol. En France, nous avons eu des grandes dames très courageuses qui se sont battues pour la dépénalisation de l’interruption volontaire de grossesse et pour le droit à la contraception, Simone de Beauvoir et  Simone Veil. Cette 2ème vague était  globalement plus importante parce qu’elle ne s’est pas limitée à l’Europe et aux Etats unis, on l’a retrouve dans certains pays d’Afrique et en URSS par exemple.  

Pour la 3ème vague qui débute dans les années 90, c’est un petit peu plus compliqué d’en décrire une ligne directive parce qu’il y avait moins  ce mouvement homogène comme dans les 2 premières vagues. Il y avait une continuité de certains combats de la 2ème vague notamment au niveau du réajustement social avec en plus une ouverture du combat pour les femmes appartenant à une minorité, parce que dans la 3ème vague de féminisme, on considérait que ces  femmes avaient une double peine en fait. C’était des femmes qui faisaient partie d’une minorité. Donc quand on parle de minorité, on parle par exemple des femmes de couleurs,  des autochtones, des lesbiennes, des prostituées, des transgenres, des handicapés. Il y a aussi une évolution de l’expression de ce militantisme, par exemple avec des choix de consommation qui sont perçus comme des formes d’engagement, il y a l’apparition de blog féministe sur internet, beaucoup d’artistes qui orientent aussi l’expression de leur oeuvre pour le combat des femmes.

Et enfin la 4ème vague  depuis 2010. Y’ a un véritable débat sur l’existence de cette 4ème vague. Parce que comme je vous l’ai expliqué les différentes vagues de féminisme sont délimitées par les sujets de revendication et qu’en fait au niveau de cette 4ème vague, il y aurait plus une évolution des moyens d’expression de ce militantisme plutôt qu’une évolution des revendications. Quand je parle de moyens c’est tout simplement la démocratisation d’internet et le développement des réseaux sociaux. Alors, là je n’ai pas vraiment d’avis sur le sujet, et puis finalement peu importe que l’on soit dans la 4ème vague ou la 3ème vague bis. Ce qui est peut être intéressant c’est voir où en est le combat des femmes aujourd’hui.

C’est un peu compliqué de répondre à cette question. En 2021,  où en est le féminisme?

Le féminisme initialement c’est un combat pour obtenir l’égalité homme-femme mais aujourd’hui il ne se limite plus à ça. On dit même que le féminisme est pluriel et on parle des féminismes et non plus du féminisme pour cette 4ème vague.

On y voit  l’apparition du mouvement “MeToo” qui est un mouvement social qui encourage la prise de parole des femmes pour faire savoir que le viol et les agressions sexuelles sont plus courantes que ce que l’on pense mais malheureusement, il y a beaucoup de victime qui n’en parlent pas, qui se taisent parce qu’elles ont honte, parce qu’elles sont détruites. Ce mouvement permet aux femmes de dénoncer ce crime dont elles ont été victimes. Plus nous en parlerons, plus nous serons au courant mieux nous éviterons ces affreuses situations. Je n’ai pas forcément beaucoup suivi le mouvement MeToo, j’ai entendu des voix s’élevaient contre leurs actions. J’ai pas trop d’avis sur la question, je pense que ce que MeToo dénonce est très très dérangeant surtout. C’est très dérangeant d’apprendre que quelqu’un de votre entourage, une amie, une sœur, une cousine a été victime de violences sexuelles. On ne veut pas savoir ce genre de chose et pourtant ces violences sont là, elles existent dans toutes les classes sociales et tous les pays. Et les victimes ont besoin de se libérer pour essayer de guérir de cette blessure, je dis bien essayé parce que je ne suis pas certaine que ce soit possible. Mais juste savoir qu’elles ne sont pas seules peut aider, et c’est là que des mouvements comme Metoo sont très importants.

Le féminisme, aujourd’hui, rime aussi avec sororité. Alors évidemment, la sororité ce n’est pas nouveau, ça existe depuis très longtemps. Mais je trouve qu’il y a une montée en puissance. Pour ceux qui ne connaissent pas, la sororité c’est l’équivalent de la fraternité chez les hommes. Le principe, c’est reconnaître les autres femmes comme nos sœurs et d’instaurer une relation basée sur la considération, sur l’entraide et non sur la rivalité.  Il y a pas mal de clubs féminins qui se sont mis en place pour faire partie d’une sororité et c’est plutôt top, ça fait parfois du bien de faire partie d’un cercle surtout s’il y a du soutien et de la bienveillance. Mais moi je trouve que cette sororité, on peut la retrouver au quotidien, on peut la pratiquer au quotidien, voir l’autre femme comme une soeur et non comme une rivale. En tout cas moi j’adore, j’adore ce principe !

Je pourrai aussi vous parler de la génération LGBT, des choix de plus en plus assumés des femmes de ne pas devenir mère, des combats contre les stéréotypes, la charge mentale des femmes… il y a tellement de choses à dire sur le féminisme d’aujourd’hui !  Mais j’aborderai ces sujets dans d’autres épisodes sinon je risque d’être un peu trop longue ici.

Et pourquoi je dis qu’on fait partie de cette 4ème vague plurielle. C’est parce chacune à notre niveau on mène un combat féministe.

En fait, ce que j’ai réalisé, c’est que décider de quitter un monde professionnel qui ne nous ressemble pas et de construire notre propre modèle, équilibré entre toutes les sphères de notre vie, c’est un acte de féminisme.

C’est rendre hommage à toutes ces femmes qui ont osé penser autrement, qui ont osé surmonter leurs peurs et ont osé aller au bout de leurs convictions pour permettre cette liberté et cette égalité.

Et je suis fière de faire partie de celles qui continuent à faire bouger les mentalités en osant me reconvertir et m’aligner avec mes valeurs. Mais aussi en aidant les femmes à oser s’épanouir dans leur vie professionnelle, à oser entreprendre et à oser sortir des modèles avec lesquels nous avons grandi. Pour les femmes, comme moi, nées entre 1970 et 1985,la génération de nos mamans, c’est la génération de femmes où une partie travaillait à l’extérieur avec beaucoup d’ambition et où une autre partie était mère au foyer avec beaucoup de frustrations. Et ces mamans quelque soit leur situation, ont poussé leurs filles à faire des études, elles voulaient que leurs filles aient autant de chance que les garçons de s’épanouir et  d’être indépendante financièrement. Mais hors de question d’envisager d’être mère au foyer, c’était comme si on faisait machine arrière dans l’évolution et dans les combats menés par les femmes pour l’égalité homme-femme. Donc on a commencé nos carrières en ayant ça comme croyance issue de notre éducation. Il fallait bosser à l’extérieur, mais on a découvert que cette liberté avait un prix parce qu’il fallait aussi assurer l’intendance de la maison et l’éducation des enfants, je dis souvent qu’on s’est faites avoir sur ce coup là. Oui, je sais certains vont bondir de leur chaise en disant que j’ai des propos sexistes et qu’il y a beaucoup d’hommes qui aident leur compagne, oui oui l’homme s’est ouvert à la gestion des tâches ménagères, je le reconnais mais soyons honnête, ce n’est pas la grande majorité et notez qu’il y a une différence entre la participation et la gestion de toutes ces tâches. Et en plus professionnellement, la femme doit évoluer dans un monde qui a été construit par des hommes pour les hommes. Et c’est souvent difficile pour la femme de rentrer dans ce moule. Alors c’est bien gentil de pointer du doigt une femme qui doit sortir d’une réunion parce que l’école a appelé “son fils est malade”, il faut aller le chercher. C’est bien gentil de critiquer une femme qui est déranger par son enfant pendant une visio. Mais il faut bien que quelqu’un s’occupe de nos petits loups. On a décidé d’avoir des enfants. Et le modèle professionnel masculin est périmé. La vie de famille existe, Madame n’est plus à la maison pour gérer l’intendance et les enfants comme dans les années 60. Madame est au travail aussi, et elle traîne la brouette de la culpabilité de quitter la réunion et la brouette de la culpabilité de ne pas être assez disponible pour ses enfants. Super la charge mentale !!!!

Et du coup ce que je voulais dire, c’est qu’il faut repenser le modèle. Il faut accepter que le travail devienne hybride,  que la maman qui a dû filer pour aller chercher son fils va rattraper ses heures à la maison ou en arrivant plus tôt au bureau le lendemain, elle fera le job ! Il faut construire non pas un modèle féminin mais un modèle homme-femme qui va être plus souple et qui va respecter les besoins et les obligations de chacun. Et là j’enfile ma casquette d’ancienne manager, ça donnera des salariés plus impliqués, plus motivés, qui auront envie de se donner pour leur entreprise parce que leur entreprise les respecte en tant qu’être humain.

Je parlais des mamans, mais il n’y a pas seulement les mamans qui sont pointées du doigt dans les entreprises. Il suffit d’avoir un coup de mou ou un énervement sur un sujet et directement les hommes disent “ah ce n’est pas la bonne semaine”. Mais alors là messieurs je vous arrête tout de suite. Et oui une fois par mois nous avons nos menstruations, ce n’est pas un choix de notre part, c’est une réalité que nous devons accepter dès nos 12 ans. Il faut faire avec, c’est la vie. Et pourtant ce n’est pas simple, ça revient chaque mois avec des symptômes plus ou moins forts selon les femmes : des migraines, des vertiges, des maux de ventre, des maux de dos, des chutes de tension, des bouffées de chaleur, une énorme fatigue… Alors oui, excusez nous d’être irritable sur cette période, d’être moins souriante et aimable, mais pour certaines il s’agit d’une véritable lutte pour tenir le rythme et pour ne pas fléchir au travail dans ce système masculin ! 

J’ai envie ici de vous citer Alice Coffins, je ne sais pas si vous la connaissait, c’est une journaliste, militante féministe et LGBT. Donc Alice Coffins dit “En premier lieu, les hommes vont perdre. Ils vont perdre le confort d’être un homme dans une société conçue pour des hommes et par des hommes”.

En fait moi ce que j’aimerai ce n’est pas l’égalité homme-femme, ce n’est pas être considéré comme un homme. J’aimerai qu’on nous considère comme une femme avec nos besoins, nos contraintes et nos forces. J’aimerai que le système prenne tout cela en compte. Nous ne pouvons pas rentrer dans le moule masculin puisque nous sommes des femmes. C’est à  nous de construire le monde de demain où la femme serait respecter pour qui elle est. Je veux une égalité de respect. Et cette égalité de respect passe aussi par des combats toujours en cours malheureusement, des combats contre les violences et le non respect de la femme dans le monde entier ! Mais il faut aussi respecter les besoins des hommes. Le monde du travail doit évoluer dans ce sens là, il faut respecter les besoins et les envies de chacun pour que l’épanouissement soit à son maximum et qu’il serve de carburant pour faire tourner le monde !

Et en attendant que tout cela continue d’évoluer, moi à mon petit niveau, j’accompagne les femmes à construire leur propre modèle en devant entrepreneuse, je les aide à s’aligner et à se respecter. C’est ma manière à moi de mener le combat féministe !

Et je suis certaine que vous aussi vous faites partie sans le savoir des féminismes.

Et en plus j’adore le message que je transmets à ma fille, mais aussi à mon fils. Ce message du choix, ce message des possibles et surtout ce message de respect, de respect vis-à-vis de nous et de respect vis-à-vis de l’autre quelque soit son genre !

Je m’arrête là pour aujourd’hui, n’hésitez pas à me laisser un commentaire si vous avez envie de réagir, à noter ou à partager ce podcast avec vos amis. 

Merci beaucoup d’avoir écouté cet épisode jusqu’au bout. J’espère qu’il vous a plu, en tout cas moi ça m’a beaucoup plus de le faire,  et j’espère qu’il vous a fait découvrir qu’en fait vous êtes une féministe et que vous faites partie de cette 4ème vague.

Si vous avez envie d’en savoir plus sur les programmes d’accompagnement que je propose aux femmes, n’hésitez pas à vous rendre sur mon site internet www.lysi-up.fr où vous trouverez tout le descriptif et les liens pour me contacter.

En attendant, je vous donne rendez-vous au prochain épisode de ce podcast. A bientôt

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